Le Social : organisation harmonieuse de la société

Article 1. Par le terme « social »…

Par le terme « social » il faut comprendre tout ce qui concerne la collectivité humaine considérée comme un tout dont les diverses parties ne sont pas distinguées. Il désigne plus particulièrement la société, c’est-à-dire une association de personnes soumises à un règlement commun et réunies pour une activité commune ou pour la défense de leurs intérêts. On parle de société littéraire, sportive, mutualiste, savante, corporative, etc.

Article 2. La société est donc un groupement de personnes…

La société est donc un groupement de personnes ayant mis des biens en commun en vue de partager les bienfaits qui pourraient résulter de leur mise en valeur, et entre lesquels existent des rapports structurés administrativement. Elle désigne également tout groupement de personnes ayant des visées commerciales équitables. Plus communément elle se rapporte à une association d’individus avec lesquels on vit. Le lien conjugal et associatif est à la base de toute société humaine. En effet, l’homme et la femme – par leur alliance sociale nommée mariage ou union – engendrent la famille et les familles génèrent la communauté. On parle de familles religieuses dont l’union associative constitue la communauté religieuse par excellence. Par extension au règne animal, on parle des sociétés animales (abeilles, fourmis, autres insectes) qui sont la réunion naturelle de certains animaux ou insectes vivant en groupes organisés. Ce qui caractérise toutes les sociétés humaines et même animales, c’est l’existence d’une intelligence unificatrice.

Article 3. L’intelligence est un facteur qui favorise…

L’intelligence est un facteur qui favorise la vie sociale, donc le pacifisme. Lorsqu’elle fait défaut, l’homme accordant la priorité aux instincts primaires, ou lorsqu’elle est délibérément orientée vers les intérêts égocentriques d’un groupe de personnes, le conflit et la guerre deviennent inévitables à un moment donné. L’intelligence épanouie par l’idéalisme (non pas l’idéologie) est la faculté la plus haute de toute personnalité coordonnée, ajustée et harmonisée. Elle régit toutes les relations humaines et rend possibles tous les accords, toutes les alliances et associations, toutes les unions basées sur le rapprochement des sensibilités, des sentiments et des émotions. On dit par exemple à propos de telles ou telles personnes qu’elles vivent en parfaite intelligence, c’est-à-dire en parfait accord. L’intelligence favorise la correspondance et la communication entre personnes qui s’efforcent de s’entendre.

Article 4. En principe tous les humains sont déclarés égaux…

En principe tous les humains sont déclarés égaux en droit. En pratique et dans les faits, les conditions sociales font qu’il existe une très grande disparité entre les individus et les classes sociales. Les personnes sont fort inégales socialement et se trouvent cloisonnées chacune dans telle ou telle classe sociale. Une classe sociale est un groupement de personnes ayant en commun une fonction, un genre de vie, une idéologie et surtout une même situation économique. L’idéologie politique engendre souvent les classes sociales : exemple, la classe des riches et celle des pauvres, les partis de droite et ceux de gauche.

Article 5. Les classes sociales différentes…

Les classes sociales différentes ont parfois des intérêts opposés, ce qui est à l’origine d’inégalités profondes générant des oppositions à la fois morales et économiques. Du fait de sa naissance, de son appartenance raciale, de sa position socio-culturelle, chaque individu a un rang ou une place au sein de la hiérarchie sociale. Celle-ci implique des rapports de subordination, de soumission à une autorité qui va jusqu’aux formes modernes de l’esclavagisme. L’esclavagisme est la situation de toute personne qui ne jouit pas de la liberté civique ou jouit d’une apparence de liberté, qui est sous la dépendance totale d’un maître ou d’un État. Tout homme, selon le principe des droits de l’homme, est civiquement libre. Mais cette liberté n’a qu’un caractère relatif lorsque l’homme ne dispose pas de sa totale liberté d’expression, de création d’entreprise et d’association. Mais la véritable liberté n’est-elle pas dans la libération de soi vis-à-vis de ses propres instincts primitifs ?

Article 6. L’esclavagisme…

L’esclavagisme existe partout où existe un lien de subordination, caché ou apparent, qui abaisse et humilie la personne, la maintient dans une condition ou un rang inférieur, l’empêche de progresser et d’évoluer, la réduit à l’état d’objet ou de matricule, la confine dans l’exercice des tâches les plus avilissantes, l’opprime moralement et économiquement et lui ôte sa dignité humaine. C’est un fait que jusqu’à présent, dans l’histoire de la civilisation, toute société – de quelque nature qu’elle soit – comporte des classes discriminatoires, qu’il y ait ou non opposition déclarée entre elles. L’ignorance est mère de l’esclavagisme. La connaissance est libératrice.

Article 7. Le social est également et étroitement relié…

Le social est également et étroitement relié aux conditions de travail et implique l’idée d’amélioration, de perfectionnement et d’expansion de la conscience. Le travail ne doit pas avoir qu’un caractère utilitaire sur le plan formel et terrestre. Il doit donner à toute personne sa dignité humaine, sa liberté économique, son honorabilité sociale, sa reconnaissance par le groupe tout entier. Il est donc nécessaire à tout individu comme facteur essentiel d’évolution, de progression et de perfectionnement. Par une occupation déterminée, choisie et souhaitée, tout homme doit apporter sa pierre à la construction de l’édifice social général. Le travail doit offrir à toute personne les moyens nécessaires à son existence individuelle et autonome. Le social est conséquemment tout ce qui doit permettre de réaliser les conditions d’un travail, digne et noble, dans le respect de la personne humaine, rendant possible l’organisation harmonieuse des sociétés humaines. Ceci implique le développement de la vie dans ses aspects les plus psychologiques et spirituels, ainsi que l’épanouissement de l’intellect humain. Il ne peut y avoir ni progrès humain ni perfectionnement d’aucune sorte sans une mobilisation générale de toutes les intelligences et sans développement accru de l’intellect en relation avec le principe supérieur de l’intuition.

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